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Cette santé qui nous échappe,

cette santé en péril

La santé n'est pas seulement une affaire médicale. La santé n'est pas seulement ce qui se voit à l'oeil nu. On entend souvent dire" la santé c'est une tête saine dans un corps sain."

"Le travail, c'est la santé" dit un chanteur bien connnu dans une de ses chansons. On pourrait pensé que prendre en compte "le diagnostic" chômage et" le traitement" emploi sont les solutions a apporter pour que les gens soient en meilleure santé.

Il se trouve que pour tout un chacun la santé, c'est posséder un toit, fonder une famille, avoir un métier, un travail. Mais l'on peut être happé par un de ces rêves que l'on ne réalisera jamais.

Les villes de Clichy-sous-bois et de Montfermeil sont peuplées d'habitants en mauvaise santé. Leur maladie est pour l'essentiel d'ordre psychique. Le mal de vivre, la misère, l'exclusion, la violence sont les diagnostics de leur mauvaise santé. Cette pathologie là on en parle peu ou pas, puisque l'on est persuadé que la santé ne concerne que le corps.

Avec le temps, ces "maux" font place à des " mots" suivis de passage à l'acte qui font l'objet d'un diagnostic répréssif suivi d'un traitement judiciaire.

La jeunesse de ces deux villes est la plus touchée, puisque plus fragile. En mal de vivre, en mal de repère, en difficultés scolaires, en mal d'adaptation, en mal d'intégration, déchirée entre deux cultures (voire trois pour certains). La jeunesse de ces deux villes souffre de carences diverses concernant les apprentissages divers (le civisme, la tolérance, la différence...), un accompagnement social, une écoute particulière, une protection face à la violence des autres et leur propre violence, une valorisation de l'image de soi, le respect des autres, la création d'un tissu social et le maintien du lien social.

La santé de la ville de Clichy-sous-bois et de la ville de Montfermeil est l'affaire de tous. Nous sommes tous concernés par les effets provoqués par ces maux qui rongent les jeunes de nos cités.

Il est temps d'agir et de prendre en compte la santé physique de la jeunesse des banlieues difficiles, mais aussi et surtout, il est temps de prendre en compte leur santé psychique. Il faut agir pour elle ce qui ne veut pas dire agir sur elle. Il faut veiller au bon équilibre des droits et des devoirs qui lui incombe, mais aussi donner à cette jeune génération les repéres que nous lui devons.

Plutôt que de céder à la tentation de désigner hâtivement des responsables en la personne des jeunes eux-mêmes, de leurs parents (pas forcément démissionnaires), hâtons-nous à une mise en place de moyens préventifs de la santé mentale des jeunes de nos cités.

Flore Benetti